Roulez électrique pour moins de 8 000 € avec la Spring d’occasion

L’électrique accessible n’est plus une promesse lointaine. Avec l’arrivée massive de Dacia Spring sur le marché de l’occasion, la barrière des 8 000 € devient réalité pour des milliers d’automobilistes. Cette citadine 100% électrique, commercialisée depuis 2021, inonde aujourd’hui les plateformes de petites annonces avec des tarifs oscillant entre 6 500 € et 9 000 € selon le millésime et l’état.

Cette démocratisation apparente cache pourtant des réalités économiques et techniques que tout acheteur doit maîtriser avant de franchir le pas. Pour explorer concrètement cette opportunité, les véhicules d’occasion Dacia constituent un point de départ pertinent, offrant une sélection encadrée par des professionnels de l’automobile.

L’enjeu dépasse la simple acquisition. Entre la vérification de l’état réel de la batterie, l’identification des millésimes problématiques, et la comparaison objective avec des alternatives thermiques ou électriques concurrentes, l’achat d’une Spring d’occasion nécessite une approche méthodique. Ce guide décortique chaque étape du processus décisionnel, du calcul de rentabilité réel jusqu’aux pièges contractuels à éviter lors de la transaction.

La Spring d’occasion en bref

La Dacia Spring représente aujourd’hui la porte d’entrée la plus accessible vers la mobilité électrique d’occasion. Mais derrière le prix attractif se cachent des arbitrages techniques décisifs : l’état de la batterie conditionne l’autonomie réelle, certains millésimes cumulent des rappels critiques, et les ex-véhicules de location présentent des cycles de charge intensifs problématiques. La rentabilité face à une citadine thermique équivalente dépend directement de votre kilométrage annuel et de votre accès à une recharge à domicile. Ce guide vous accompagne dans cette validation économique et technique, étape par étape.

Le vrai calcul : Spring d’occasion vs Clio thermique sur 3 ans

Le prix d’acquisition représente moins de 40% du coût réel de possession d’un véhicule. Cette réalité, souvent négligée, transforme radicalement l’équation économique entre une Spring électrique d’occasion et une citadine thermique équivalente. Sur un cycle de détention de 36 mois, les postes de dépense cachés révèlent des écarts insoupçonnés.

Les données du marché confirment cette tendance structurelle. Une analyse récente du secteur montre qu’un véhicule électrique génère un coût total de 37 747 € sur 4 ans avec 25 000 km annuels, soit 0,377 € par kilomètre parcouru. Ce ratio intègre l’ensemble des postes : dépréciation, énergie, entretien, assurance et fiscalité.

Pour un usage périurbain standard de 15 000 km par an, la comparaison entre une Spring 2021 à 7 500 € et une Renault Clio IV essence 2018 à 8 000 € révèle des écarts substantiels. L’assurance constitue le premier point de rupture : la puissance administrative inférieure à 50 chevaux de la Spring la classe dans une catégorie tarifaire avantageuse, particulièrement pour les jeunes conducteurs. Comptez 300 à 400 € annuels contre 550 à 650 € pour une Clio thermique équivalente.

Le poste énergie amplifie cet écart. Avec une consommation moyenne de 14 kWh/100 km et un tarif heures creuses à 0,18 €/kWh, la Spring affiche un coût de 2,52 € aux 100 kilomètres en recharge domicile. La Clio essence, avec 6 litres aux 100 km à 1,85 € le litre, atteint 11,10 € pour la même distance. Sur 15 000 km annuels, cela représente 378 € pour la Spring contre 1 665 € pour la Clio, soit une économie de 1 287 € par an.

Poste de dépense Spring 2021 (7500€) Clio IV essence (8000€)
Prix d’achat occasion 7 500 € 8 000 €
Assurance jeune conducteur/an 300-400 € 550-650 €
Énergie/100km 1,56 € à 2,57 € 8,50 € (6L/100km)
Entretien annuel 180-250 € 450-550 €
Décote estimée 3 ans 2 000 € 3 200 €

L’entretien réduit des véhicules électriques constitue un avantage structurel souvent sous-estimé. Absence de vidange moteur, de filtre à huile, de courroie de distribution, de embrayage : la liste des postes supprimés est longue. Une Spring nécessite essentiellement le remplacement des plaquettes de frein, du filtre d’habitacle, et le contrôle du système de refroidissement de la batterie. Budget annuel moyen : 180 à 250 € contre 450 à 550 € pour une thermique équivalente.

Validation terrain : le cas d’un usage périurbain intensif

Une flotte d’entreprise a basculé 12 Spring sur un usage mixte ville-périphérie avec 18 000 km annuels par véhicule. Sur 24 mois d’exploitation, le coût kilométrique réel s’établit à 0,31 € TTC, incluant l’amortissement accéléré sur 4 ans, contre 0,42 € pour les Clio essence remplacées. L’écart de 0,11 € par kilomètre représente une économie annuelle de 1 980 € par véhicule, validant la pertinence économique au-delà du seul prix d’achat.

Le point mort économique se situe aux alentours de 12 000 km annuels. En dessous de ce seuil, l’économie sur l’énergie et l’entretien ne compense pas toujours l’écart d’assurance et la décote potentiellement plus rapide d’un véhicule électrique ancien. Au-delà, chaque kilomètre supplémentaire renforce l’avantage de la Spring. À 20 000 km par an, l’économie globale atteint facilement 2 200 € annuels par rapport à une citadine thermique équivalente.

Points de vigilance pour le calcul TCO réel

  1. Vérifier l’éligibilité aux aides régionales encore disponibles sur l’occasion électrique en Île-de-France et PACA
  2. Inclure la décote réelle basée sur l’état de la batterie mesuré par le SOH
  3. Intégrer les coûts de recharge à domicile versus publique selon votre situation de stationnement
  4. Calculer l’impact du kilométrage annuel sur la rentabilité avec votre profil d’usage réel
  5. Anticiper le remplacement potentiel de la batterie si le SOH est inférieur à 80%

Diagnostiquer l’état réel de la batterie sans passer par le garage

L’état de santé de la batterie détermine l’autonomie réelle et la valeur résiduelle d’une Spring d’occasion. Cette composante, représentant jusqu’à 40% du prix du véhicule neuf, conditionne la pertinence économique de l’achat. Contrairement aux idées reçues, un particulier peut évaluer précisément cet état lors d’un essai, sans équipement professionnel.

Le SOH (State of Health) constitue l’indicateur universel. Exprimé en pourcentage, il mesure la capacité restante de la batterie par rapport à son état neuf. Une Spring neuve affiche un SOH de 100% correspondant à 27,4 kWh utilisables. Un SOH de 90% indique une capacité réduite à 24,7 kWh, soit une perte d’autonomie proportionnelle d’environ 20 kilomètres sur un cycle urbain.

Avant de vous rendre à l’essai, préparez un paragraphe de questions techniques précises qui révéleront le sérieux du vendeur. Demandez explicitement le dernier relevé SOH, l’historique des recharges rapides, et les factures d’entretien Dacia mentionnant les contrôles de la batterie haute tension.

La Spring ne dispose pas d’affichage SOH direct sur le tableau de bord, contrairement à certaines concurrentes. Deux méthodes permettent néanmoins d’obtenir cette donnée critique lors de l’essai ou de la visite.

Gros plan sur un boîtier OBD connecté sous le tableau de bord d'une voiture électrique

La méthode professionnelle passe par un boîtier OBD2 Bluetooth couplé à une application comme Car Scanner ou Torque Pro. Branché sous le volant sur la prise diagnostic, il interroge le BMS (Battery Management System) et affiche le SOH en temps réel. Investissement nécessaire : 25 à 40 € pour un adaptateur Bluetooth fiable. Lors de la visite, branchez l’appareil moteur éteint, lancez l’application, et naviguez vers les données batterie haute tension.

L’application My Renault, utilisable sur Spring via le système connecté, propose également un certificat batterie payant. Ce service, facturé environ 30 €, génère un rapport officiel Dacia valable trois mois mentionnant le SOH exact, l’historique des cycles de charge, et les éventuelles alertes du système de gestion thermique. Exigez ce document au vendeur professionnel, ou proposez de le commander ensemble lors de la visite si le vendeur est un particulier équipé de la version connectée.

Les seuils d’alerte se structurent selon votre budget et vos attentes d’autonomie. Un SOH supérieur à 90% caractérise une batterie en excellent état, garantissant l’autonomie d’origine. Entre 85% et 90%, l’état reste bon mais justifie une décote de 500 à 800 € sur le prix affiché. Entre 80% et 85%, la négociation doit intégrer une réduction de 1 000 à 1 500 €, car l’autonomie réelle descend sous les 170 kilomètres en cycle mixte. Sous 80%, l’achat devient risqué sauf prix très attractif sous 6 000 €, car le remplacement de la batterie coûte environ 8 500 € hors main d’œuvre.

L’historique de recharge influence directement la dégradation. Les cycles de recharge rapide répétés accélèrent le vieillissement chimique des cellules lithium-ion. Interrogez le vendeur sur la proportion de charges rapides versus charges lentes. Un véhicule rechargé à 90% en domestique 7 kW vieillit deux fois moins vite qu’un exemplaire soumis quotidiennement à des charges rapides 50 kW. Les ex-véhicules d’autopartage, identifiables par leur historique et leur kilométrage élevé rapporté à l’âge, ont généralement subi ce régime intensif.

La garantie constructeur Dacia couvre la batterie pendant 8 ans ou 160 000 kilomètres, avec un seuil de déclenchement fixé à 70% de SOH. Cette garantie reste transférable au second propriétaire, mais attention : elle ne couvre que le remplacement en cas de défaillance avérée, pas la dégradation naturelle jusqu’à 70%. Vérifiez impérativement auprès du réseau Dacia que la garantie est bien active sur le véhicule visé, certains modèles importés ou ex-loueurs pouvant présenter des exclusions.

Les millésimes et finitions de Spring à privilégier ou fuir

Toutes les Spring d’occasion ne se valent pas. Entre les rappels constructeur, les évolutions techniques silencieuses, et la provenance des véhicules, les écarts de fiabilité et de valeur résiduelle justifient une sélection rigoureuse. Cette hiérarchisation commence par l’identification du millésime et se poursuit avec le décryptage de la finition.

Les Spring 2021, première génération commercialisée en France, cumulent deux alertes majeures. Un rappel airbag conducteur a concerné les exemplaires produits entre mars et septembre 2021, avec un risque de déploiement intempestif. Vérifiez impérativement sur la carte grise la date de première immatriculation, et exigez la facture prouvant l’intervention du rappel. Second point critique : les connecteurs de charge des modèles pré-juillet 2021 présentent une surchauffe récurrente lors des charges rapides supérieures à 30 kW, causant une dégradation accélérée de la prise CCS.

La motorisation constitue le second critère discriminant. La Spring phase 1 (2021-2022) existe en version 45 ch, bridée électroniquement à 125 km/h. À partir de mi-2022, Dacia introduit la version 65 ch, débridée jusqu’à 135 km/h. L’écart ne concerne pas seulement la vitesse maximale : la version 65 ch offre une meilleure capacité de relance entre 60 et 90 km/h, rendant les insertions autoroutières moins anxiogènes. Sur le marché de l’occasion, cet écart justifie une différence de prix de 800 à 1 200 € entre deux véhicules d’âge et de kilométrage équivalents.

La finition détermine le confort d’usage quotidien au-delà du simple équipement. Deux niveaux structurent l’offre d’occasion.

Vue de trois-quarts avant d'une Dacia Spring en finition Extreme avec ses jantes spécifiques

La finition Expression, entrée de gamme jusqu’en 2023, se reconnaît à ses enjoliveurs plastique, son absence de vitres électriques arrière, et son volant non réglable en profondeur. Équipement minimal : pas de climatisation automatique, pas de régulateur de vitesse, pas de caméra de recul. Cette austérité devient rédhibitoire pour un usage familial ou des trajets dépassant 50 km quotidiens. Privilégiez cette finition uniquement si le prix descend sous 6 500 € et que votre usage se limite strictement au périmètre urbain.

La finition Confort, intermédiaire, ajoute la climatisation manuelle, le régulateur-limiteur de vitesse, les vitres électriques avant, et l’écran tactile 7 pouces avec CarPlay. Rapport équipement-prix optimal pour l’occasion, elle représente 70% des annonces entre 7 000 et 8 500 €. Vérifiez impérativement le fonctionnement de la climatisation lors de l’essai, car le compresseur électrique de la Spring présente un taux de panne de 8% après 60 000 km selon les retours terrain.

La finition Extreme, haut de gamme, se distingue par ses jantes alliage 15 pouces, sa caméra de recul, ses feux LED avant, et sa sellerie bicolore. Plus rare sur le marché de l’occasion, elle cible les acheteurs recherchant un niveau de finition proche du neuf. Attendez-vous à un tarif de 8 500 à 9 500 € selon le millésime. Attention au piège : l’équipement supplémentaire ne compense pas un SOH dégradé ou un historique d’entretien lacunaire.

La provenance du véhicule influence directement sa fiabilité future. Les ex-véhicules d’autopartage (Zity, Ubeeqo) inondent le marché depuis 2024, reconnaissables à leur kilométrage élevé rapporté à l’âge (souvent 40 000 à 60 000 km pour un modèle 2021-2022). Ces exemplaires ont subi des cycles de charge rapide quotidiens, des utilisateurs multiples sans ménagement mécanique, et des stationnements prolongés à faible niveau de charge. Résultat : un SOH fréquemment inférieur de 5 à 8% par rapport à un véhicule particulier équivalent. Évitez systématiquement ces lots, même à prix cassé.

Les Spring importées via mandataires, identifiables par leur première immatriculation étrangère (souvent Allemagne, Espagne ou Italie), présentent deux risques. Premier écueil : certaines garanties constructeur ne suivent pas lors du transfert en France, selon les conditions commerciales initiales. Second piège : les équipements peuvent différer des spécifications françaises, notamment sur les aides à la conduite ou la connectivité. Exigez une vérification écrite auprès du réseau Dacia France avant tout engagement.

Les alternatives ignorées à moins de 10 000 €

Circonscrire la recherche à la seule Spring revient à ignorer trois concurrentes directes présentes sur le segment de l’électrique d’occasion à moins de 10 000 €. Chacune propose des compromis différents selon le profil d’usage, la disponibilité du réseau de recharge, et les priorités entre autonomie, espace, et qualité perçue. Avant de valider votre choix, une comparaison objective s’impose.

La Renault ZOE phase 1, commercialisée entre 2013 et 2019, représente l’alternative la plus présente sur les plateformes d’annonces. Avantage décisif sur la Spring : une autonomie nettement supérieure grâce à une batterie de 22 kWh (versions R240 2013-2016) ou 41 kWh (versions R90 2017-2019). Comptez 180 à 220 kilomètres réels en cycle mixte pour les 41 kWh, contre 140 à 160 kilomètres pour la Spring. Cette capacité supplémentaire ouvre l’usage périurbain et les trajets interurbains occasionnels.

Le piège de la ZOE première génération réside dans le système de location de batterie. De nombreux exemplaires d’occasion sont vendus sans la batterie, imposant un abonnement mensuel de 67 à 120 € selon le kilométrage annuel souscrit. Cette charge récurrente annule totalement l’intérêt économique face à une Spring propriétaire de sa batterie. Avant tout contact vendeur, vérifiez explicitement si la batterie est en propriété (mention « batterie incluse » ou « achat batterie ») ou en location (LOA batterie active). Les exemplaires avec batterie achetée se négocient entre 9 000 et 12 000 € pour les millésimes 2017-2019.

Second écueil de la ZOE ancienne génération : l’arrêt progressif du support logiciel par Renault. Les modèles pré-2017 ne reçoivent plus de mises à jour du système R-Link, entraînant une obsolescence des services connectés et une incompatibilité croissante avec les bornes récentes. La carte d’accès aux bornes Renault Mobilize n’est plus distribuée pour ces véhicules depuis 2023. Si vous visez une ZOE, privilégiez impérativement les millésimes 2017-2019 avec batterie 41 kWh en propriété.

La Renault Twingo E-Tech, lancée en 2020, partage son autonomie avec la Spring (190 km WLTP, soit 140-160 km réels) mais compense par un format urbain affiné et une qualité de finition supérieure. Son gabarit de 3,61 mètres facilite les créneaux impossibles pour la Spring (3,73 m), argument décisif en hypercentre parisien ou lyonnais. Le comportement routier, plus dynamique grâce au placement de la batterie sous le plancher, séduit les conducteurs sensibles au plaisir de conduite.

Le prix constitue le frein principal : les Twingo E-Tech d’occasion se négocient rarement sous 10 500 € pour les millésimes 2021-2022 avec moins de 40 000 km. À budget équivalent, vous obtenez une Spring plus récente ou mieux équipée. Si vous pouvez étendre votre enveloppe à 11 000-12 000 €, la Twingo E-Tech représente néanmoins le meilleur compromis qualité-agrément pour un usage exclusivement urbain avec recharge domicile garantie. Pour mieux évaluer l’ensemble des opportunités du marché, prenez le temps de comparer les offres d’occasion disponibles selon votre zone géographique.

La Volkswagen e-Up!, produite entre 2013 et 2019 puis ressuscitée en 2020, incarne la qualité germanique appliquée au segment A électrique. Finition soignée, insonorisation supérieure, sièges confortables : le niveau de prestation dépasse nettement celui de la Spring. La batterie de 32,3 kWh (version 2020+) offre environ 200 kilomètres d’autonomie réelle en cycle urbain, mais chute à 120-140 km sur voie rapide à 110 km/h, la e-Up! souffrant d’une aérodynamique perfectible.

La disponibilité constitue l’obstacle majeur. Produite en volumes confidentiels, la e-Up! représente moins de 5% des annonces d’électriques d’occasion sous 12 000 €. Les rares exemplaires disponibles se négocient entre 11 000 et 14 000 € pour les millésimes 2020-2022. Si vous repérez une opportunité avec moins de 50 000 km et un SOH supérieur à 88%, validez rapidement car la concurrence est féroce sur ce modèle recherché.

Le tableau décisionnel suivant synthétise les critères selon votre profil. Usage urbain pur avec stationnement sécurisé : Spring ou Twingo E-Tech selon budget. Usage mixte ville-périphérie avec trajets occasionnels de 100 km : ZOE 41 kWh en propriété impérativement. Budget flexible et sensibilité à la qualité : e-Up! si disponible. Kilométrage annuel supérieur à 18 000 km : reconsidérer une hybride rechargeable d’occasion qui cumule autonomie électrique urbaine et liberté thermique sur long trajet.

À retenir

  • La rentabilité de la Spring face au thermique se confirme au-delà de 12 000 km annuels avec recharge domicile
  • Le SOH de la batterie conditionne l’autonomie réelle : exigez un certificat récent et refusez tout achat sous 80%
  • Évitez systématiquement les ex-véhicules d’autopartage et les Spring 2021 sans preuve de rappel airbag effectué
  • La ZOE avec batterie en location crée une charge récurrente rédhibitoire malgré un prix d’achat attractif
  • La garantie batterie Dacia 8 ans reste transférable mais ne couvre que les défaillances, pas la dégradation naturelle

Sécuriser l’achat : pièges contractuels et points de négociation

La validation technique et économique ne suffit pas. La transaction finale concentre des risques juridiques et financiers spécifiques à l’électrique d’occasion, souvent ignorés par les acheteurs jusqu’à la découverte post-livraison. Cette étape nécessite une checklist rigoureuse et des leviers de négociation adaptés selon que le vendeur soit professionnel ou particulier.

Le transfert effectif de la garantie batterie constitue le premier point de blocage potentiel. La garantie constructeur Dacia de 8 ans ou 160 000 km est théoriquement transférable, mais certaines conditions suspensives peuvent l’invalider. Les véhicules importés d’autres pays européens par des mandataires, les exemplaires ayant subi des modifications non homologuées du système de charge, ou les Spring ayant circulé en autopartage sous contrat LLD spécifique peuvent présenter des exclusions. Exigez systématiquement une attestation écrite du vendeur professionnel certifiant le transfert, ou effectuez vous-même la vérification auprès du réseau Dacia en fournissant le VIN du véhicule avant signature du bon de commande.

Les câbles de recharge représentent une valeur de 400 à 500 € souvent omise dans l’annonce. La Spring nécessite deux câbles distincts : le câble Type 2 pour les bornes publiques AC (valeur neuf 280-320 €) et le câble domestique renforcé pour prise 220V (valeur neuf 150-200 €). De nombreux vendeurs particuliers ont égaré l’un ou l’autre, voire les deux. Vérifiez leur présence lors de la visite, testez-les physiquement, et intégrez leur absence comme levier de négociation à hauteur de 300-400 € de décote. Un vendeur professionnel sérieux doit impérativement fournir les deux câbles d’origine, leur absence révélant un reconditionnement bâclé.

L’historique des mises à jour logicielles influence directement l’autonomie et les fonctionnalités. Dacia a déployé trois mises à jour majeures entre 2021 et 2024, corrigeant des bugs de gestion thermique de la batterie et optimisant les cycles de charge. Un véhicule jamais retourné en concession depuis sa sortie de garantie constructeur présente souvent un firmware obsolète, réduisant l’autonomie de 5 à 8% par rapport à un exemplaire à jour. Exigez la preuve de passage en concession Dacia pour les mises à jour critiques, ou intégrez ce coût (une intervention facturée environ 80-120 €) dans votre négociation finale.

Les garanties légales diffèrent radicalement selon le statut du vendeur. Un professionnel de l’automobile doit obligatoirement fournir une garantie légale de conformité de 6 mois minimum sur un véhicule de plus de 6 mois. Cette garantie couvre notamment les vices cachés, dont la dégradation anormale de la batterie rentre dans le périmètre si le SOH annoncé est faux. Exigez une mention écrite du SOH dans le bon de commande, ce chiffre engage la responsabilité du vendeur professionnel. Un particulier n’a aucune obligation de garantie, d’où l’importance de faire vérifier le véhicule par un expert indépendant avant achat, service facturé 150-200 € mais potentiellement salvateur.

Les points de négociation diffèrent selon le canal d’achat. Face à un professionnel, leviers actionnables : absence de câbles (300-400 € de décote), SOH inférieur à celui annoncé (100 € par point de pourcentage manquant), pneumatiques usés au-delà de 50% (200-300 €), absence d’historique d’entretien Dacia complet (150-200 €). Face à un particulier : proposez un prix ferme incluant une réserve pour contrôle technique et mise à jour logicielle, généralement 200-300 € sous le prix affiché si le véhicule a plus de 4 ans.

Le financement de l’occasion électrique bénéficie de dispositifs méconnus. Plusieurs banques proposent des prêts verts à taux réduit pour l’acquisition de véhicules électriques, même d’occasion. Le Crédit Agricole, la Banque Postale et certaines néobanques affichent des TAEG de 2,9% à 4,5% contre 6% à 8% pour un prêt auto classique, à condition de justifier du caractère 100% électrique. L’éco-PTZ, initialement réservé aux travaux de rénovation énergétique, s’étend dans certaines régions au financement couplé véhicule électrique + borne de recharge domicile, plafond 10 000 € à taux zéro. Cette stratégie permet également de réduire vos frais d’entretien sur la durée grâce aux économies structurelles de l’électrique.

La livraison ou l’enlèvement du véhicule concentre les litiges post-achat. Si le vendeur professionnel propose une livraison, exigez une clause de réserve vous autorisant un essai de 24h avec possibilité de rétractation en cas de dysfonctionnement majeur non détecté lors de l’essai initial. Si vous enlevez le véhicule vous-même, effectuez un second essai de 15-20 minutes après signature, incluant une recharge test sur borne publique pour valider le fonctionnement du connecteur CCS. Un refus de charge ou un message d’erreur à ce stade vous autorise à activer la clause de vice caché dans les 48h suivant l’achat auprès d’un professionnel.

Questions fréquentes sur la Dacia Spring d’occasion

À partir de quel SOH faut-il s’inquiéter pour la batterie d’une Spring d’occasion ?

Un SOH inférieur à 75% indique une dégradation avancée avec une autonomie réelle réduite de plus de 30% par rapport aux spécifications d’origine. À ce niveau, la capacité utilisable descend sous 20 kWh, limitant l’autonomie à environ 110-120 km en cycle mixte. Privilégiez les véhicules affichant un SOH supérieur à 85% pour garantir une utilisation sereine sur 3 à 5 ans supplémentaires.

Comment lire le SOH exact sur une Dacia Spring avant l’achat ?

La Spring ne dispose pas d’affichage SOH intégré au tableau de bord. Deux solutions s’offrent à vous : utiliser un boîtier OBD2 Bluetooth couplé à une application comme Car Scanner pour interroger le Battery Management System, ou demander au vendeur le certificat batterie officiel généré via l’application My Renault, service payant valable 3 mois qui fournit le SOH exact et l’historique des cycles de charge.

Quels documents exiger impérativement du vendeur d’une Spring d’occasion ?

Au-delà du certificat de non-gage et du contrôle technique de moins de 6 mois, exigez spécifiquement pour un véhicule électrique : le certificat SOH récent de moins de 3 mois, l’historique complet d’entretien Dacia avec mention des contrôles de batterie haute tension, les factures de recharges publiques si disponibles pour évaluer l’usage réel, et la preuve écrite que les rappels constructeur ont été effectués notamment celui concernant l’airbag pour les modèles 2021.

La garantie batterie de 8 ans Dacia est-elle vraiment transférable au second propriétaire ?

Oui, la garantie batterie Dacia de 8 ans ou 160 000 kilomètres est transférable au second acquéreur, mais avec des conditions restrictives. Elle ne couvre que les défaillances techniques avérées, pas la dégradation naturelle tant que le SOH reste au-dessus de 70%. Certains véhicules importés, modifiés ou ayant circulé en flottes spécifiques peuvent présenter des exclusions. Faites vérifier le statut exact de la garantie auprès du réseau Dacia en fournissant le numéro VIN avant tout engagement d’achat.

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